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Intervention de Pierre-Alain Muet

Réunion du 28 juin 2011 à 15h00
Équilibre des finances publiques — Motion de renvoi en commission

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre-Alain Muet :

En septembre 2007, lors d'un déplacement en Corse, François Fillon déclarait : « Je suis à la tête d'un État qui est en situation de faillite sur le plan financier. Cela ne peut pas durer ».

Pourtant, qu'avait fait ce même Premier ministre deux mois auparavant, en juillet 2007 ? Il avait fait voter par sa majorité la loi TEPA, comprenant un paquet fiscal de 10 milliards d'euros, alors même qu'il savait pertinemment que la France était, sinon en faillite, du moins dans une situation de déséquilibre budgétaire qui aurait déjà dû conduire à une politique de réduction des déficits.

Et qu'allait faire ce même Premier ministre un mois plus tard, en octobre 2007 ? Présenter un budget comportant un déficit prévisionnel des finances publiques pour 2008 presque aussi élevé que celui de l'année précédente. On a pu vérifier, un an plus tard, lors de l'examen de la loi de règlement, que le déficit avait augmenté d'un point de PIB par rapport à ce qui avait été annoncé, pour s'établir à 3,3 %.

La France a ainsi abordé la crise en étant déjà en déficit excessif, alors que tous les autres pays européens avaient mis à profit la période de croissance pour réduire le leur. L'Allemagne – que vous adorez citer, mes chers collègues de la majorité –, qui affichait pourtant en 2005 un déficit excessif, plus élevé que celui de la France, l'avait même ramené à zéro en 2008. Évidemment, quand on aborde la crise avec un déficit nul, il est beaucoup plus facile de maintenir ce déficit sous les 3 % – malheureusement, ce n'est pas le cas de la France.

Que fit la majorité après ce discours ? Elle ne cessa de multiplier, durant quatre ans, les cadeaux fiscaux à crédit offerts aux plus fortunés de nos concitoyens.

Il faut tout de même un sacré culot au Président de la République (Protestations sur les bancs du groupe UMP),…

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