Je reconnais que l'ANRU fait l'unanimité, mais je voudrais nuancer ce sentiment. En ma qualité d'élu d'une ville moyenne, Agen, j'ai pu constater que l'ANRU a une culture de grands projets et a tendance à privilégier les projets globaux. Je ne m'y oppose pas, mais ce sont généralement des projets qui imposent d'importantes démolitions et coûtent cher aux collectivités locales.
En arrivant en 2008 à la mairie d'Agen, nous avons trouvé un projet – lancé dans le cadre d'une « opération Tapie » – qui prévoyait la démolition de 270 logements pour un coût de 43 millions d'euros ; or il nous était impossible de le financer. Monsieur le président, avez-vous réellement les produits, l'approche, la culture et les moyens de la rénovation urbaine, notamment eu égard aux capacités de financement des collectivités locales de taille moyenne ? Êtes-vous pleinement conscient de leurs spécificités ? S'agissant par exemple du coeur de projet Tapie, le coût de l'opération s'élevait à 19 millions d'euros, mais l'ANRU n'apportait que 3 millions d'euros – il nous fallait donc trouver 16 millions d'euros…
Par ailleurs, il me semble que l'arbitrage entre démolitions et réhabilitations se fait trop souvent en faveur des premières.
Avant de parler d'un PNRU 2, je souhaite relayer la question de notre collègue Jean-Yves Le Bouillonnec concernant la deuxième mi-temps du PNRU 1? Son mode de financement est-il un gage de sécurité ? En ce qui concerne les conventions déjà signées, vous est-il possible de proposer des avenants ?