En effet, madame Alliot-Marie les jeunes sont utilisés, instrumentalisés.
Il est vrai qu'à une certaine époque, les caïds – même si je n'apprécie guère ce terme – les jeunes délinquants, de jeunes chefs de gangs, poussaient – pour se faire une réputation dans la cité ou la réputation de la cité – les plus jeunes à agir en leur disant qu'ils ne risquaient rien. Je pense que la situation a évolué. Nous sommes désormais au-delà de l'instrumentalisation, dans une sorte de parcours initiatique visant à éprouver le caractère ou la force de résistance des jeunes. J'irai même jusqu'à dire que le « grand » délinquant souhaite que le mineur aille en prison. Il sélectionnera ensuite les plus durs, ceux qui ont le mieux résisté en garde à vue pour ensuite les faire entrer dans le dispositif mafieux. C'est, hélas, ainsi que les choses ont évolué.
Les émeutes des cités n'ont plus rien à voir avec ce qui se passait dans les années 1980 ou 1990 où existaient de petits noyaux durs. Aujourd'hui, c'est beaucoup plus compliqué car nous avons affaire à de véritables réseaux.
Je suis convaincu qu'il y a dix ou douze ans, les faits que vous évoquiez, monsieur Perrut, étaient rarissimes.