Il faut faire de la prévention et, lorsque celle-ci a échoué, être capable de sanctionner ; tout le monde est d'accord sur ce point. Personne ne verse dans l'angélisme et personne ne tient pour la théorie de l'excuse sociale – je le dis, car vous nous reprochez souvent de refuser, en bons adeptes de cette théorie, de traiter les comportements individuels. Laissons donc de côté toutes ces caricatures.
Mais il est de fait qu'à chaque fois que vous nous proposez un texte de loi ou que vous mettez en oeuvre un nouveau dispositif, nous intervenons en vue d'instaurer un équilibre entre prévention et répression et nous devons déplorer que le fléau de la balance penche toujours du même côté, celui de la répression. Qu'on en juge : vous n'avez fait que réduire le nombre des éducateurs – c'est un fait –, les services de protection judiciaire de la jeunesse sont dans une situation de plus en plus difficile et la justice des mineurs est confrontée à une grave pénurie budgétaire. Quant aux associations qui prennent en charge la prévention, elles sont budgétairement étranglées et les collectivités locales doivent leur venir en aide en se substituant à l'État défaillant.