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Intervention de Jean-Luc Préel

Réunion du 5 mars 2009 à 15h00
Réforme de l'hôpital — Article 22

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Préel :

L'article 22 relatif à l'éducation thérapeutique du patient est extrêmement important car il inscrit dans la loi une nouvelle démarche. Celle-ci permet au malade de devenir réellement acteur de sa santé. Elle devrait se généraliser mais elle est indispensable pour les personnes atteintes de maladies chroniques. Celles-ci touchent un nombre de plus en plus important de Français : 15 millions de personnes sont aujourd'hui concernées, parmi lesquelles huit millions sont prises en charge au titre d'une affection de longue durée.

Avec l'éducation thérapeutique, il ne s'agit plus pour le médecin d'assener un diagnostic et de tendre une ordonnance à son patient. Il convient désormais que le praticien explique la maladie, ses causes, ses évolutions possibles, les divers traitements envisageables, leurs avantages, leurs inconvénients, et la raison de la stratégie choisie. Ce n'est qu'à ses conditions que l'observance, qui demande l'adhésion du malade, pourra être améliorée. Mais ce processus suppose des compétences, du temps et des financements.

Les pratiques d'éducation thérapeutique existent déjà dans le cadre d'équipes pluridisciplinaires, constituées le plus souvent à l'hôpital ou au sein de réseaux par pathologie. L'article 22 favorise leur développement dans le cadre du parcours de soins, en particulier en ambulatoire. Un décret déterminera les compétences ainsi qu'un cahier des charges.

Il faudra veiller à la mise en place rapide d'une formation adaptée. Tous les professionnels de santé doivent être concernés, même si le médecin demeurera, le plus souvent, le pivot du dispositif. Je pense à l'infirmière – surtout si l'on met en valeur, comme je le souhaite et comme cela existe dans de nombreux pays, l'infirmière clinicienne qui assure le suivi des maladies chroniques –, mais aussi au diététicien et au pharmacien. Chacun, dans son domaine de compétence, doit pouvoir participer à l'éducation thérapeutique.

Grâce à un cahier des charges national, cette dernière sera régionalisée. Les ARS signeront des contrats avec les promoteurs qui évalueront les programmes. Il faut espérer que les financements suivront – même si sur ce point nous avons toujours quelques doutes – et que l'éducation thérapeutique pourra se généraliser dans de bonnes conditions. Nous devons aller au-delà des déclarations de bonnes intentions, et faire le nécessaire pour que le malade devienne réellement acteur des soins. S'il adhère au traitement, il aura plus de chances d'être bien soigné et de guérir.

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