Je tenterai de me montrer le plus objectif possible : ne plus avoir d'attache partisane en Polynésie française me permet de garder un état d'esprit très ouvert, même par rapport à M. Oscar Temaru, qui a sa part de responsabilité dans la déstabilisation de nos institutions. Il a en effet utilisé deux élus issus de groupes autonomistes pour asseoir sa majorité : Clarenntz Vernaudon, qui fait à l'heure actuelle la une des journaux polynésiens, et Chantal Galenon, qui a été élue sur une liste Tahoera'a Huiraatira.
Je tiens à appeler les membres de la Commission à ne pas élargir encore le fossé d'incompréhension qui se creuse chaque jour davantage entre l'État, ou le Gouvernement, et les élus locaux. L'assemblée territoriale s'est prononcée contre le texte. Elle a, du reste, manifesté son opposition à tous ceux qui visaient à apporter la stabilité en Polynésie en instaurant de nouveaux modes de scrutin.
Mes amendements sont le fruit d'un accord, au moins minimal, entre les groupes autonomistes, qu'il s'agisse de To Tatou Ai'a, de Tahoera'a Huiraatira de Gaston Flosse ou de Ia Ora te Fenua de Jean-Christophe Bouissou : j'ai réuni les responsables de ces formations dans mon bureau il y a deux semaines. Ces amendements visent notamment à porter le nombre des sections de huit à neuf et à rejeter l'exigence de majorité qualifiée des trois cinquièmes afin de laisser le jeu démocratique se dérouler librement : la majorité absolue doit suffire à renverser le président.
Ils prévoient également de fixer le seuil exigé pour accéder au second tour à 10 % des suffrages exprimés plutôt qu'à 12,5 %.
Ils visent enfin à laisser les ministres choisir librement leurs collaborateurs. Nous ne devons pas craindre le comportement futur de nos élus. Le président Temaru soumettra mardi prochain à l'assemblée territoriale des mesures d'économie pour éviter de s'enfoncer davantage encore dans la crise. La situation budgétaire est très tendue et les communes commencent à en ressentir l'impact.
L'origine de la crise politique se situe évidemment dans un défaut de comportement moral, en particulier pour ce qui est de la gestion des deniers publics. Nous vivons une crise de régime. Mais je me plie à la loi actuelle, qui est celle de la majorité. Au sein du conseil municipal de Papeete, je travaille très bien avec le Tavini Huiraatira de M. Temaru. C'est pourquoi je suis défavorable à une dissolution de l'assemblée de la Polynésie française et à des élections anticipées. Il faut veiller, je le répète, à ne pas élargir le fossé qui se creuse chaque jour davantage entre l'État et les Polynésiens.