L'obligation, posée dans cet amendement CL 135, que chaque section électorale soit « composée d'un nombre entier de cantons contigus » ne tient pas compte des spécificités géographiques, historiques et culturelles de la Guyane. Ainsi, on s'interdit de revoir la délimitation du canton du Maroni, le plus étendu de France ! En figeant les outils et les cadres de gouvernance, ces dispositions me paraissent contraires à l'objectif affiché par le Président de la République de permettre à ces collectivités de se projeter dans l'avenir. De ce point de vue, la proposition du Sénat me paraît, comme à beaucoup en Guyane, préférable.
J'en viens à mon amendement CL 10. La commune d'Apatou, située dans le Bas-Maroni, est reliée à la commune de Saint-Laurent du Maroni par une route et par le fleuve Maroni, qui peut être emprunté tout au long de l'année dans la mesure où cette partie de son cours ne comporte aucun saut. La cohérence voudrait donc que l'on regroupe au sein d'une même section ces deux communes promises à un développement commun. D'autre part, le découpage prévu est ethnique, puisque quatre communes sur cinq du canton destiné à former la section du Haut-Maroni sont peuplées de Bushinengués. Nous devrions au contraire favoriser la mixité culturelle.