La proposition de loi part d'un bon sentiment et ne peut qu'être utile, surtout au vu de ce qui s'est passé dans d'autres pays : la France n'est pas à l'abri d'une catastrophe ! Dans un premier temps, les moyens des sapeurs-pompiers, qui sont 250 000, et de la police nationale, forte de 120 000 personnes, devraient suffire. Mais on a du mal à maintenir ces effectifs sur place dans la durée et une réserve permettant d'assurer une continuité de l'action serait salutaire.
Cela étant, plusieurs problèmes se posent. D'abord, on constate des doubles appartenances dans la réserve : j'ai moi-même été réserviste de la marine et de l'armée de terre et ces forces ne semblaient pas communiquer entre elles ! Il faudrait identifier précisément la situation des réservistes ainsi que leur profil de compétences afin qu'ils ne soient pas dans plusieurs filières à la fois.
Par ailleurs, se pose la question de la disponibilité des réservistes. Le code de la défense prévoit actuellement un mois de préavis à l'égard de l'employeur et cinq jours d'utilisation des réservistes par an au maximum – sauf autorisation de celui-ci : autant de blocages éventuels qu'il va falloir lever. L'engagement des réservistes reposant sur le volontariat, les armées ou administrations qui les accueillent doivent mener une politique de communication continue pour éviter les départs. Le taux d'employabilité des réservistes pourrait être amélioré.