Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, « où il n'y a point de justice, il n'y a point de République » disait déjà saint Augustin, le père de l'Église latine.
Cependant, au fil des siècles, la question s'est posée de savoir qui devait rendre la justice. Pendant longtemps, la réponse est restée non négociable : il s'agissait d'une justice d'origine divine, rendue ou déléguée par le roi. Depuis la Révolution française, notre système judiciaire repose sur le principe d'une justice rendue au nom du peuple français, dans laquelle les citoyens doivent donc se reconnaître.
Pourtant, les délais de jugement extrêmement longs, les 80 000 peines non exécutées à ce jour, l'importance du phénomène de la récidive et les erreurs judiciaires qui ont marqué l'opinion, de l'affaire Dreyfus à la récente affaire d'Outreau, ont incontestablement éloigné la justice de nos concitoyens. C'est un euphémisme de dire qu'ils ne se reconnaissent plus dans notre justice, dont ils ont bien conscience qu'elle est au bord de l'asphyxie. Aussi, estimant qu'il ne faut jamais craindre le jugement du peuple,…