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Intervention de Patrice Paoli

Réunion du 25 mai 2011 à 9h45
Commission des affaires étrangères

Patrice Paoli :

Nous renforçons les pressions sur la Syrie, dans la mesure où nous pouvons le faire.

A propos des chrétiens, nous ne sommes pas « optimistes » : nous disons qu'ils ont été protégés par le régime syrien dans le cadre d'un pacte fallacieux, la politique du régime ayant dans le même temps conduit au développement des courants islamistes à travers le pays. Nous savons que les chrétiens de la région perçoivent comme une menace la montée du salafisme et nous en tenons compte. Nous n'ignorons pas qu'ils émigrent en masse, singulièrement depuis l'Irak où la violence à leur encontre s'est exercée de manière spectaculaire. Mais nous devons dans le même temps ne pas encourager le départ des chrétiens, qui vivaient dans ces pays bien avant tous les autres. Un très difficile équilibre est à trouver, notamment dans le cas de l'Irak – car si des chrétiens sont menacés, il faut les protéger -, mais il faut garder le sens des proportions.

Je ferai l'impasse sur l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, question qui n'est pas de mon ressort. Je dirai seulement que la Turquie veut la stabilité, mais que cet impératif de stabilité ne passe pas obligatoirement par une perpétuation des régimes en place dans les pays voisins.

La politique française à l'égard de la Syrie n'était pas fondée sur une « grande confiance » quant à la mise en oeuvre de réformes. En Syrie comme en Égypte et en Tunisie, nous avions misé sur une sorte de « transition permanente » décrite dans nombre d'ouvrages savants, avec son lot d'avancées et de reculs. La donne a maintenant changé en Égypte et en Tunisie, dont les représentants seront invités au G8 : un mouvement d'espoir s'est levé, et ce serait faillir à nos responsabilités que ne pas le soutenir collectivement. L'Union européenne doit pour sa part mettre en oeuvre une politique méditerranéenne d'accompagnement de la transition – sachant que si cette transition échoue, notre sécurité sera menacée.

L'administration Obama s'est mobilisée dès la première semaine de son mandat en faveur de la reprise de processus de paix au Proche-Orient, mais cette mobilisation s'est malheureusement traduite par un échec. Mais après le bon discours du président Obama, qui ouvre des perspectives, l'heure est venue de rebattre les cartes.

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