Je partage le point de vue de M. Boucheron. Il nous a été dit que le régime n'est pas réformable. Le paradoxe, c'est que depuis quelques années, nous faisions comme s'il l'était. La doctrine française était que si l'on s'ouvrait à la Syrie, des réformes y auraient lieu, et nous avons manifesté une très grande confiance en M. Al-Assad pour agir en ce sens, ce pourquoi, depuis 2008, M. Sarkozy a noué des relations personnelles avec le président syrien. Qu'en penser, à la lumière des événements intervenus depuis lors ?
Alors qu'aucun incident n'avait eu lieu sur la ligne d'armistice du Golan depuis 1974, il y en a eu un tout récemment. Je considère qu'il a été provoqué pour faire pression sur Israël - et indirectement sur les États-Unis - pour faire comprendre que l'équilibre trouvé depuis 1974 était satisfaisant et que mieux valait donc ne pas pousser au changement de régime ; certains y ont vu la main de l'Iran. Qu'en pensez-vous ?
Les États-Unis ont un ambassadeur en Syrie depuis janvier dernier seulement, le poste ayant été laissé longtemps vacant. Le récent discours du président Obama sur le Moyen-Orient a relativement déçu ; la politique américaine se limite-t-elle à suivre la politique européenne et notamment la politique française sur ces questions ?