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Intervention de Patrice Paoli

Réunion du 25 mai 2011 à 9h45
Commission des affaires étrangères

Patrice Paoli :

On peut concevoir le sentiment d'insécurité des Israéliens face à la perte des repères que constituaient l'Égypte et la Syrie jusqu'à maintenant, mais les aspirations du peuple palestinien ne sont pas moins légitimes que celles des peuples du pourtour méditerranéen auxquelles nous tentons de répondre et l'instabilité régionale ne doit pas nous conduire à ralentir nos efforts pour parvenir à une solution de paix durable. Il y a urgence : un compte à rebours est engagé, l'Autorité palestinienne ayant dit son intention de demander à l'Assemblée générale des Nations unies de reconnaître un État palestinien à l'automne. Notre diplomatie doit contribuer à rouvrir un chemin permettant de reprendre des négociations crédibles et M. Alain Juppé se rendra bientôt au Proche-Orient à cette fin. La tâche est ardue, mais nous ne perdons pas cette question de vue. En contrepoint, dans ce climat d'incertitude, notre très fort engagement en faveur de la sécurité d'Israël, notamment face à l'Iran, n'est pas négociable et ne se relâchera pas.

Je le redis, la politique étrangère de la France a été conduite selon les mêmes principes pour la Libye et pour la Syrie. Devant le Conseil de sécurité des Nations Unies, nous avons cherché à obtenir la condamnation du régime syrien ; au Conseil des droits de l'homme de l'ONU, nous avons bataillé pour obtenir le retrait de la candidature syrienne, qui a eu lieu ; enfin, l'Union européenne vient de sanctionner la présidence syrienne en ajoutant la personne de Bachar Al-Assad à la liste des personnalités syriennes déjà visées. Nous maintenons nos pressions sur le régime syrien pour qu'il procède à des réformes, comme il en avait pris lui-même l'engagement ; au-delà, nous nous heurtons à une limite.

S'agissant du risque de récupération des révoltes arabes par les islamistes, il ne nous appartient pas de dicter des règles de conduite aux populations ; c'est à nous de nous adapter. Nous ne sommes pour rien dans les révolutions en cours dans les pays arabes et nous n'avons aucun droit de nous immiscer dans les choix des peuples. Il faut en finir avec l'idée de ce que Samir Kassir décrivait comme le « malheur arabe », la thèse de l'impossibilité de la démocratie dans les pays arabes. Que notre approche soit ouverte ne signifie pas que nous soyons naïfs : nous ne sommes pas pour tel mouvement ou tel autre, mais favorables à un dialogue avec toutes les composantes des sociétés civiles.

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