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Intervention de François Pérol

Réunion du 14 juin 2011 à 17h15
Commission des affaires économiques

François Pérol, président du directoire du groupe BPCE :

À la fin de 2008 et au début de 2009, la médiation du crédit était nécessaire pour une raison simple : nous étions confrontés à une crise mondiale de liquidité et à une crise de confiance majeure dans le système bancaire et financier. Or, sans liquidités, une banque ne peut pas prêter. Il s'imposait dès lors, tandis que l'État prenait des mesures exceptionnelles pour restaurer la confiance et compte tenu des délais entre les prises de décision au niveau central et leur application sur le terrain, de mettre en place un dispositif d'intermédiation décentralisé qui, pour l'essentiel, s'appuyait sur les conseillers régionaux de la Banque de France. Les entreprises, les associations professionnelles, les pouvoirs publics locaux et les parlementaires devaient disposer d'un interlocuteur bien identifié afin qu'il soit fait état au plus haut niveau des difficultés rencontrées. Si le nombre de dossiers à traiter a diminué progressivement mais assez rapidement, c'est que la situation s'est normalisée et nous ne pouvons que nous en féliciter – nous avons d'ailleurs nous-mêmes un peu modifié nos pratiques en matière de refus de crédit – et nous nous sommes montrés favorables à une reprise de la médiation car, outre qu'elle était consensuelle, il n'était pas absurde d'accompagner ainsi la sortie de crise. Cela étant, depuis le début de l'année, un seul dossier m'est revenu au niveau central.

Les décisions d'octroi de crédit, quant à elles, sont prises par des conseillers disposant de délégations précises. Les plus importantes, et c'est de bonne politique, sont collégiales et prises au sein de comités. Le porteur du projet – conseiller ou représentant – y est toujours présent pour expliquer la nature du dossier, ce qui constitue une très bonne pratique en matière de gestion des risques.

Si Bâle III aggrave les ratios de capital retenus par rapport à ce qui avait été arrêté au mois de juillet dernier et si les ratios de liquidité sont maintenus en l'état, oui, les banques françaises s'adapteront en réduisant leurs activités de financement. En effet, elles devront collecter davantage de dépôts, faire appel à moins de ressources de marché, acheter beaucoup de titres d'État pour constituer les réserves d'actifs liquides demandées par les régulateurs, mais elles le feront en s'efforçant de continuer à servir au mieux leurs clients. Comme l'a dit M. Michel Lucas, on ne va tout de même pas expliquer tout à coup à ces derniers que l'assurance-vie est un mauvais produit parce que les ratios ont changé ! Ce ne sont pas ceux-ci qui déterminent notre stratégie à l'égard de notre clientèle.

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