L'article 2 prévoit la création d'un site internet pour le développement de l'alternance. Certes, ce n'est pas la panacée, ce n'est pas un but unique, puisqu'un portail de l'alternance existe déjà. Mais il est important que le législateur en définisse aujourd'hui les objectifs : l'intermédiation, l'aide à la décision, et aussi la simplification.
On rejoint là, d'ailleurs, l'action du Gouvernement, puisque les Assises nationales de la simplification ont eu lieu récemment. On peut penser que ce site permettra aux employeurs de réaliser plus facilement la fiche de paye et d'alléger leurs contraintes, qui sont encore trop nombreuses. À terme, nous pourrons ainsi disposer d'un formulaire simplifié unique de déclaration d'intention d'embauche d'alternant, dont la signature – et peut-être même la signature électronique – pourrait déclencher la mise au point et l'enregistrement du contrat.
Toutefois, je le dis très clairement, ce site internet ne remplacera jamais le conseil personnalisé. Il existe en effet dans notre pays des structures d'accompagnement des jeunes ; je pense notamment aux missions locales, dont le rôle est justement l'accompagnement individualisé, personnalisé, de tous les jeunes. Des parcours préparatoires à l'apprentissage sont, nous le savons bien, tout à fait nécessaires. On ne devient pas forcément apprenti spontanément ! Les jeunes les plus éloignés de l'emploi, en particulier, doivent être accompagnés vers les métiers.
Je crois donc beaucoup, en complément du site internet, non seulement à l'accompagnement, mais aussi à la création sur le terrain de comités locaux de pilotage de l'apprentissage, qui réunissent les branches professionnelles, les chambres consulaires, les missions locales, l'éducation nationale, pour être ensemble au plus près des jeunes, pour les diriger, les conseiller, les accompagner.
Enfin, il faut aussi développer le parrainage et le tutorat. Un jeune seul, c'est un jeune isolé, c'est un jeune qui ne réussit pas. Avant même l'entrée en apprentissage, mais aussi après, le tutorat doit exister non seulement à l'intérieur mais aussi à l'extérieur de l'entreprise. On voit encore trop souvent des jeunes qui décrochent, même une fois entrés en apprentissage. Il faut donc renforcer les mesures d'accompagnement.