Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, les jeunes ont été particulièrement touchés durant la crise économique, mais cela n'a fait que mettre en lumière certaines difficultés d'insertion professionnelle et d'inadéquation de la formation par rapport à l'emploi.
Bien que, depuis trente ans, notre pays consacre une part importante de ses dépenses publiques à l'emploi des jeunes, aujourd'hui, l'enjeu n'est pas nécessairement d'accroître ces dépenses, mais plutôt de créer et d'évaluer des nouveaux dispositifs. Par rapport à une formation par la voie scolaire, un jeune en alternance augmentera de sept points la probabilité d'avoir un emploi trois ans plus tard. Alors que l'apprentissage est porteur d'espoir, à ce jour, un tiers seulement des 16-20 ans passent par l'alternance, ce qui n'est pas suffisant.
La proposition de loi que nous examinons aujourd'hui – je salue à cette occasion l'excellent travail fait par Gérard Cherpion et ses collègues – offre de nouvelles opportunités pour promouvoir l'apprentissage, mais aussi pour sécuriser les parcours professionnels en créant un nouveau contrat.
Mon propos va concerner plus particulièrement les actions en faveur de l'apprentissage. Pour favoriser l'apprentissage, il faut le valoriser, donc valoriser l'apprenti, avoir des formations adaptées et des employeurs pour accueillir ces jeunes.
Le texte permet une valorisation de l'apprenti en permettant de reconsidérer son statut. Avec la carte « étudiant des métiers », le jeune apprenti pourra faire valoir la spécificité de son statut sur l'ensemble du territoire national, notamment afin de bénéficier de réductions tarifaires identiques à celles qu'ont depuis longtemps les étudiants de l'enseignement supérieur. Ainsi, l'égalité entre l'étudiant et l'apprenti est enfin acquise.
En ce qui concerne les formations adaptées, les 500 millions du grand emprunt vont permettre à la fois de développer de nouvelles structures et de créer des places d'hébergement pour les jeunes en CFA.
Enfin, pour ce qui est de trouver des employeurs, nous savons tous à quel point il est parfois difficile de trouver une entreprise qui accueille un jeune en son sein.