…sans que vous interveniez. Constat accablant pour ceux qui s'affichaient comme les défenseurs du pouvoir d'achat.
Motivé par une grande générosité d'âme ou, plus sûrement, par la proximité de la prochaine élection présidentielle, le chef de l'État a sorti de son chapeau la prime à 1 000 euros. La belle annonce, le joli de coup de « com » ! Les Français allaient applaudir ce nouveau tour. Leur problème de pouvoir d'achat allait enfin être réglé par la « prime magique ». Trop tard, mille fois trop tard ! Ils n'y croient plus !
Ils y croient d'autant moins que, depuis ce coup de pub, ils ont assisté, jour après jour, au désormais traditionnel cafouillage entre membres du Gouvernement. C'est devenu un classique. Aucun ministre n'a annoncé le même nombre de salariés qui pourraient prétendre à cette fameuse prime.
D'abord, le 13 avril le ministre du budget a déclaré : « Tous les salariés qui participent à l'augmentation de la richesse de leur entreprise doivent pouvoir en bénéficier. » Un journaliste vous a demandé, le 21 avril, s'il s'agissait bien de tous les salariés, monsieur le ministre, soit dix-sept millions de personnes. Avec l'assurance qui vous caractérise, vous avez répondu qu'il s'agissait en fait de huit millions de salariés, puis, vingt jours plus tard, le 11 mai, vous avez déclaré que ce n'était plus huit mais quatre millions !