Le drame, c'est que, depuis que vous êtes au pouvoir, non seulement le mouvement naturel se poursuit, mais vous l'accentuez, par idéologie. Aujourd'hui, la situation n'est plus maîtrisée et, puisque vous ne la maîtrisez plus, vous faites appel à des gadgets et à la communication. Nous savons que la communication et les gadgets supplantent parfois les politiques.
Aujourd'hui encore, sur une grande chaîne de télévision, on rappelait que 0,1 % de la population, qui déclare 360 000 euros annuels de revenus, verrait ses impôts diminuer. C'est dire le paradoxe de la situation dans laquelle nous nous trouvons : d'un côté vous distribuez quelques centaines de milliers d'euros à quelques salariés, la somme atteindra peut-être un ou deux millions, pour donner l'illusion d'un rattrapage, et de l'autre coté, vous consolidez un système de plus en plus injuste et inéquitable.
Ce système est d'autant plus inéquitable que 41 % des entreprises et des grands groupes pourront effectivement accomplir cet effort, alors que, pour les PME, le chiffre est de 16,4 %. Cela n'enlève rien à la situation scandaleuse d'entreprises comme Total, Bouygues ou Carrefour, dont on sait à quel point les salariés, notamment les caissières qui se sont mobilisées il y a quelques semaines, sont mal lotis.
Dans ces conditions, nous ne pouvons pas approuver votre texte, bien au contraire, d'autant que la grande majorité de la population en sera exclue, non seulement ceux qui travaillent dans les petites entreprises, mais également ceux qui appartiennent aux trois fonctions publiques. Il s'agit donc d'un gadget, d'une opération de communication, et de rien d'autre. C'est devenu une habitude pour le Gouvernement, et je crois que nous aurons droit à une opération de communication par jour d'ici au mois de mai prochain, si ce n'est une par heure. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)