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Intervention de Michel Liebgott

Réunion du 14 juin 2011 à 21h30
Projet de loi de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2011 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Liebgott :

Madame la présidente, monsieur le ministre, chers collègues, les documents préparatoires à une réunion du comité de suivi de la négociation salariale de branche, qui se tiendra le 24 juin, viennent d'être envoyés. J'en fais état, car ils éclairent la situation dans laquelle se trouvent les salariés, notamment dans les grandes entreprises. Il y est écrit que, le 15 novembre dernier, à peine plus d'un salarié sur dix travaillait dans une des vingt et unes branches de cinq mille salariés dont la grille salariale commence en dessous du SMIC. Ce sont les données du ministère du travail.

La situation s'est nettement dégradée depuis : ils sont désormais plus d'un sur quatre dans cette situation. C'est ce qui ressort de ces documents. Plus grave encore, on estime que la situation va empirer dans les mois à venir, car, du fait du retour de l'inflation, le SMIC sera ajusté, et l'on considère que cent vingt-quatre branches seront en infraction, représentant huit millions et demie de personnes, donc 75 % des salariés de ces branches de plus de cinq mille salariés.

J'ai commencé par ces éléments statistiques pour rappeler que le vrai problème n'est pas d'ajouter 200 ou 1 000 euros ici ou là, mais de faire le constat dramatique d'une dégradation du pouvoir d'achat dans toutes les entreprises. Nous savions que tel était le cas dans les petites entreprises ; ce le sera également dans les grandes. La situation est gravissime et, d'une certaine manière, le Président de la République et vous-même, en proposant ces dispositions, faites l'aveu de cet échec.

Effectivement, la situation est grave, et il faut faire quelque chose. En l'occurrence il ne saurait suffire de procéder à quelques ajustements, tels qu'un cadeau estival ou de Noël, comme nous l'avons connu à d'autres époques. Il convient de refonder une véritable politique salariale, une véritable redistribution au travers d'une conférence nationale qui serait durable, établie dans le temps. Il faut revaloriser les salaires et, en particulier, la part des salaires dans la valeur ajoutée. Il est vrai que celle-ci s'est beaucoup dégradée au fil des années, y compris sous des gouvernements de gauche, car le système fait progresser le capital plus vite que les salaires.

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