Évidemment, ce ne sont pas les primes ponctuelles, qui tombent ou plutôt ne tombent pas pour l'immense majorité des salariés.
Si l'on examine le contenu précis de ce texte, présenté comme votre grande mesure de justice sociale parce qu'elle partagerait équitablement les dividendes, la baudruche se dégonfle complètement.
Rappelons d'abord que, à l'origine de cette mesure, on trouve les bénéfices indécents engrangés par les sociétés cotées en bourse et l'augmentation vertigineuse des dividendes versés aux actionnaires pendant que, pour les salariés, le pouvoir d'achat baisse et que les salaires stagnent. C'est à cette situation bien réelle, qui choque à juste titre nos concitoyens, que le Président tente aujourd'hui de réagir, mais la réaction n'est pas à la hauteur des attentes, loin de là.
S'appuyant sur les chiffres de l'OCDE, deux sénateurs, l'un de droite, Joël Bourdin, l'autre de gauche, Patricia Schillinger, ont montré, dans un récent rapport, qu'au sein de l'Union européenne la part des salaires a chuté de quinze points depuis 1975.