Outre le fait qu'il vous permet de vous auto-congratuler sur la légère embellie des comptes de la sécurité sociale, due essentiellement à un timide et fragile retour de la croissance ; outre qu'il vous permet de vous féliciter du respect de l'ONDAM, essentiellement dû au gel d'une partie du budget des hôpitaux publics et au recul spectaculaire de l'accès aux soins dans notre pays, ce texte vise avant tout à vous parer des vertus de l'équité en tentant de faire croire à nos concitoyens que vous êtes attachés à un partage équitable de la richesse produite et, finalement, à la justice sociale.
Si nous comprenons l'importance, pour vous, de tenter de faire passer un tel message – particulièrement dans cette période préélectorale – face aux sacrifices et aux souffrances imposés à nos concitoyens, dans tous les domaines, par vos choix politiques, nous mesurons tout autant l'illusion que vous nourrissez sur ce point. J'oserai avancer que la pente n'est pas facile à remonter.
En effet, après avoir instauré le bouclier fiscal, finalement supprimé en même temps que l'impôt sur la fortune, alors que vous poursuivez votre entreprise de démolition des grands hôpitaux publics et des services publics en général – celui de l'enseignement, par exemple –, alors que vous maintenez la pénurie de logements sociaux, interdisant aux personnes et aux familles – y compris à revenus moyens – de se loger décemment, alors que près de 3,5 millions de personnes demeurent sans emploi, alors que vous avez fait tout cela, vous croyez encore pouvoir convaincre nos concitoyens que les inégalités sociales dont le niveau n'a jamais été aussi élevé vous empêchent de dormir la nuit, hantent les réflexions de notre Président-candidat. Croyez-vous qu'ils soient naïfs au point de tomber dans ce panneau ?
Vous dites qu'ils se déclarent majoritairement favorables à cette prime.