Cette prime est décriée par tout le monde, les organisations syndicales patronales comme ouvrières disant qu'elle ne ressemble plus à grand-chose. De surcroît, elle a, pour nous, un grand défaut. Alors que, depuis des années, nous nous battons au sein de la commission des affaires sociales pour éviter les niches sociales et fiscales qui font grand mal à la sécurité sociale et au budget de l'État, on en crée une autre. Qu'à cela ne tienne, nous la combattrons à l'automne !
De plus en plus, cette prime me semble une grande mesure de communication du Président. La loi même est d'ailleurs devenue l'instrument de la communication présidentielle : chaque fois qu'il a envie de communiquer, il dérange le Parlement, si je puis dire. Ce sujet devait pourtant relever d'un travail partenarial, même si ce dernier était long à aboutir, ce que l'on peut comprendre quand l'un des syndicats, comme le MEDEF, ne veut rien lâcher.
En vérité, si vous souhaitez faire du bien aux salariés et augmenter leur pouvoir d'achat de plus en plus limité par les dépenses contraintes, il existe une bonne manière : proposez aux partenaires sociaux d'augmenter les salaires. Vous avez le pouvoir de le leur imposer ; faites-le donc, dites-leur de revoir les négociations salariales.
Les salariés ne demandent pas la charité, mais une véritable politique salariale. Une fois de plus, avec cette prime, vous allez passer à côté. Je vous conseille donc vivement de renvoyer tout cela en commission pour un travail plus sérieux. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)