Le problème, monsieur Bur, c'est que les Français, après quatre ans où vous avez occupé le pouvoir sans partage, attendent plus que des énumérations : ils attendent des résultats. S'ils ne liront pas votre rapport, du moins lisent-ils, chaque mois, la dernière ligne qui figure au bas de leur bulletin de salaire. Et, croyez-moi, cette lecture est malheureusement beaucoup plus convaincante que vos tentatives de ripolinage de la réalité. Car les fiches de paye le montrent : les salaires stagnent, comme les retraites. Étant donné la hausse de certains prix, cela signifie clairement que le pouvoir d'achat baisse.
En lisant votre rapport, mon cher collègue, j'ai pensé qu'il était parfois heureux que notre littérature parlementaire ne soit pas plus largement diffusée, car je n'ose imaginer la colère qu'inspirerait à nos concitoyens un exercice d'autosatisfaction aussi grossier. De qui se moque-t-on ? Qui oserait ici prétendre qu'il a croisé dans sa circonscription, sur un marché ou dans sa permanence, un seul Français persuadé d'avoir véritablement tiré profit du « paquet fiscal », sur lequel je suis déjà revenu la semaine dernière ?