Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Alain Vidalies

Réunion du 14 juin 2011 à 21h30
Projet de loi de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2011 — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlain Vidalies :

Ce qui est en jeu, monsieur le ministre, ce ne sont ni les primes, ni la valeur ajoutée, c'est l'augmentation des salaires. Tout le monde a compris que vous vous posiez la question : Mme Lagarde, M. Baroin et vous-même êtes allés partout dans les médias pour évoquer une prime obligatoire de 1 000 euros qui concernerait 8 millions de salariés. À quelle opération de communication ne vous êtes-vous pas livrés pendant des semaines ! Mais, aujourd'hui, que constate-t-on ? Qu'en réalité cette prime n'a rien d'obligatoire – elle est même aléatoire –, qu'elle ne concernera que quatre voire deux millions de salariés et qu'elle ne sera soumise à aucun seuil, minimal ou maximal. Autrement dit, il ne reste plus rien de ce que vous avez annoncé aux Français !

Le pire est que vous inventez une nouvelle niche sociale en prévoyant une exonération sur les primes qui seraient éventuellement perçues, ce qui constitue une proposition totalement incohérente par rapport aux mesures que vous avez fait voter dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale.

Finalement – passez-moi l'expression, l'humour corrézien est à la mode –, votre prime a fait « pschitt ».

Les Français se demandent quelle est votre réponse à la question des salaires. En réalité, vous n'avez pas de réponse. Vous nous expliquez à longueur de temps que le SMIC ne fera pas l'objet d'un coup de pouce au-delà des augmentations légales et que vous êtes favorable à la négociation, alors qu'aujourd'hui, nous découvrons que des millions de salariés sont couverts par des conventions collectives où le salaire le plus bas n'atteint même pas le niveau du SMIC.

Tout cela montre que le Gouvernement n'a jamais eu la moindre politique salariale. Si les Français souffrent aujourd'hui, c'est justement parce que vous n'avez pas été à ce rendez-vous. La seule réponse qui convienne est de rejeter ce projet de loi pour que les Français trouvent soit dans la négociation, soit dans la loi, une solution à la question du pouvoir d'achat. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion