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Intervention de Jean-Pierre Brard

Réunion du 14 juin 2011 à 15h00
Lutte contre le décrochage scolaire — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Pierre Brard :

Monsieur le président, je regrette de ne plus avoir en ma possession les documents du groupe socialiste pour pouvoir à nouveau protester contre la loi du bâillon que l'on va imposer aux parlementaires.

Monsieur le ministre, nous partageons l'ambition de la proposition de loi visant à lutter contre le décrochage scolaire qui est soumis aujourd'hui à notre vote par nos collègues du groupe SRC. Et nous la partageons d'autant plus que nos débats ont révélé l'explosion de ce phénomène. En effet, environ 252 000 jeunes seraient sortis du système scolaire entre juin 2010 et mars 2011, selon le ministère de l'éducation nationale. 72 000 seraient suivis par le réseau des missions locales, mais 180 000 seraient totalement perdus de vue, de l'aveu même du ministre.

Selon le rapport, « la comparaison avec les chiffres du décrochage scolaire des années 1990, environ 70 000, ou du milieu des années 2000, 150 000, montre que, loin de se résorber, le nombre de jeunes qui sortent du système scolaire sans diplôme ni qualification représente une fraction de plus en plus significative d'une génération ».

En septembre 2009, le Président de la République déclarait de manière quelque peu imprudente que la lutte contre le décrochage scolaire était une priorité nationale. Alors que cette situation alarmante devrait donner lieu à une mobilisation tous azimuts, les rares initiatives gouvernementales ne semblent avoir qu'un objectif : l'orientation des décrocheurs vers toutes sortes de dispositifs – mise sur le marché du travail, service civique...– pourvu qu'ils ne soient pas scolarisés.

Le ministre a profité de nos discussions pour nous annoncer la signature de deux décrets destinés à s'appliquer lors de la prochaine rentrée. À l'entendre encore une fois évoquer la « sanction des élèves perturbateurs », nous craignons le pire. Que faudrait-il dire, monsieur Ollier, des ministres perturbateurs de la cohésion sociale ? Je constate votre étonnement mais si vous réfléchissez, vous allez tout de suite trouver ceux auxquels je fais allusion.

On se souvient de l'adoption, l'année dernière, d'une loi purement démagogique et populiste proposée par la majorité pour sanctionner les familles, en facilitant la suppression des allocations familiales en cas d'absentéisme scolaire. Que dire de l'absentéisme de certain professeur de philosophie qui continue d'être rémunéré ? Vous voyez à qui je pense… (Sourires.)

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