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Intervention de Jérôme Chartier

Réunion du 10 juin 2011 à 21h30
Projet de loi de finances rectificative pour 2011 — Article 12 et état d

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJérôme Chartier :

Il faut laisser passer quelques mois. Si l'on commence à parler de rééchelonnement aujourd'hui, c'est un mot sage. Mais, s'agissant de restructuration, c'est précisément le signe qu'attendent les marchés, notamment quelques fonds d'investissement spécialisés dans la dette publique, pour pouvoir immédiatement et spéculer sur d'autres dettes. Voilà le risque, chers collègues. Si nous voulons enclencher la chute des dominos, nous n'avons qu'à évoquer la restructuration. Car cela se produira inévitablement, et pas seulement dans les pays bien connus que sont l'Italie et l'Espagne, mais aussi en France. La France, vous l'avez lu depuis deux jours, est sous le feu des objections de Bruxelles sur le thème : « Tiendrez-vous vos objectifs de stabilité et de réduction des dépenses publiques ? Tiendrez-vous l'objectif de zéro augmentation du déficit ? » « Tiendrez-vous les objectifs de croissance que vous avez annoncés pour 2012 ? »

Nous sommes persuadés que oui, mais en même temps, il faut continuer à engager la démarche de croissance zéro volume, comme l'a indiqué le ministre, pour faire en sorte de garder notre spread actuel. Si nous ne sommes pas sérieux et rigoureux dans cette démarche et si, d'un autre côté, nous nous autorisons à parler avec les Allemands – qui ne sont pas dans la même situation que nous, je le rappelle – de restructuration de la dette grecque, les Allemands seront embêtés par des questions de politique intérieure et plus exactement par la situation de leurs propres groupes bancaires – mais c'est une autre question. Quant à nous, nous serons embêtés, car nous n'avons pas la même situation vis-à-vis des prêteurs internationaux. Il est donc urgent, selon moi, de ne pas évoquer la question de la restructuration, parce qu'elle est dangereuse pour l'ensemble des États, et notamment pour l'État français.

En outre, si la Grèce a des difficultés pour se faire prêter des fonds, nous devons suppléer aux marchés le temps nécessaire afin que la Grèce sorte de cette période extrêmement tendue. C'est le rôle du Fonds européen de stabilité financière.

Enfin, on oublie trop vite que ce Fonds européen de stabilité financière a à peine un an d'existence. Si nous laissions un peu de stabilité aux institutions, en particulier aux institutions nouvelles, ce ne serait pas un mal.

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