Oui, car si l'on dit que tout peut être rééchelonné, on arrivera à des situations catastrophiques, que l'on ne maîtrisera plus. On sait qu'à partir de 2013 cela peut se produire.
Cette réflexion, qui est encore abstraite, mériterait d'être développée par les gouvernements. D'ailleurs, M. Juncker le propose. Nous allons nous retrouver avec une nouvelle crise en 2013, simplement parce que nous avons indiqué que tous les crédits pourront, à partir de 2013, faire l'objet d'une renégociation. Il faut donc vraiment se poser la question.
J'ajoute que le dispositif mentionné est particulièrement intelligent, parce que nous n'avons jamais trouvé une façon de faire respecter le critère de 60 % du PIB. Or, en l'occurrence, le fait de préserver la dette jusqu'à 60 % du PIB signifie que lorsqu'un pays respecte le critère de 60 %, il a des taux d'intérêts très bas, mais qu'au-delà c'est la pression des taux de marché qui l'oblige à réduire sa dette. Cela a l'avantage d'introduire un mécanisme que nous n'avons jamais été capables d'instaurer par des sanctions – les sanctions n'étant pas la meilleure façon de faire respecter des critères. Cela permet également de préserver une situation. Nous savons que la Grèce ne peut pas supporter, avec 160 % du PIB, des taux d'intérêt de marchés, à partir du moment où sera évoqué le rééchelonnement.