Dans nos assemblées locales, c'est comme à l'Assemblée nationale, on vote parfois les mesures les plus importantes en deux secondes, alors que des mesures secondaires prennent parfois une heure ou deux !
Il s'agit tout de même de 1,5 milliard. La vraie question est la suivante : faut-il mettre cette somme en compte de concours financier, monsieur le ministre, ou simplement en subvention à la Grèce ?
Chacun sait que la Grèce est incapable de rembourser ses dettes et l'on continue à lui prêter. Monsieur le ministre, je suis assez proche de nos collègues allemands qui, toutes tendances confondues, ont des positions raisonnables. Ils estiment qu'il n'est pas raisonnable de continuer à prêter à la Grèce sans véritables contreparties et sans espoir raisonnable de remboursement, car les sommes en jeu sont si importantes que la Grèce sera incapable de rembourser !
Il faudrait au moins conditionner ce prêt supplémentaire et installer tout le monde autour de la table pour rééchelonner les dettes, c'est-à-dire faire ce qu'ont fait toutes les entreprises privées. À force de dire qu'il ne faut surtout pas en parler parce que tout le système va s'effondrer, on aboutira exactement au résultat inverse. L'ensemble du système va s'effondrer, car comment rembourser une dette de 160 % de votre richesse nationale avec des prêts à un taux d'environ 6 %, alors que les taux de marchés sont à 16 % ? C'est intenable ! 6 %, même sur 160 % du PIB grec, cela fait 9 % rien que pour les intérêts de la dette si le taux de 6 % était représentatif du taux moyen de la dette grecque. C'est impossible sans un rééchelonnement de la dette !
Monsieur le ministre, pourriez-vous nous éclairer sur ce point ? Car faire un prêt à un État incapable de le rembourser appelle des explications.