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Intervention de Jean-Pierre Brard

Réunion du 10 juin 2011 à 21h30
Projet de loi de finances rectificative pour 2011 — Article 12 et état d

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Pierre Brard :

L'article 12 de ce projet de loi de finances rectificative prévoit l'ouverture d'un crédit de 1,5 milliard destiné à la Grèce.

Pour ma part, j'imagine un nouveau plan d'aide à la Grèce. Mais en réalité, il ne s'agit pas d'aider la Grèce, surtout de garantir le remboursement des banquiers qui l'ont plumée, ce qui n'est pas tout à fait la même chose, d'autant que cela dure depuis un siècle !

En 2011, la dette de la Grèce atteint 350 milliards d'euros et aucun plan l'obligeant à vendre son patrimoine, comme certains l'ont suggéré, tels les Allemands, ne résoudra le problème, d'autant que cet argent ira directement sur les comptes des banques qui ont spéculé sur la dette grecque.

Ce prêt avec intérêt que la France consent à la Grèce n'est donc pas une solution. La seule mesure qui doit être prise dans l'immédiat est de restructurer la dette grecque, mais également toutes les dettes souveraines, et de faire payer les banques qui s'engraissent sur la mauvaise situation des finances publiques des États.

Nous devrions travailler en commission des finances sur la proposition avancée par Pierre-Alain Muet, c'est-à-dire prendre toutes les dettes souveraines, établir un quota de dette – il a été question de 60 % – et redéfinir l'intérêt à payer pour cette partie de la dette en tenant compte des intérêts consentis, par exemple, par la BCE, et, pour tout ce qui est au-delà, restructurer la dette et repartir sur de nouvelles bases, ce qui n'est pas la logique prévue à l'article 12.

Enfin, je le répète, car visiblement le gouvernement français fait la sourde oreille, comme le gouvernement allemand, une partie des difficultés de la Grèce tient au fait que l'Allemagne est redevable d'environ 100 milliards d'euros à la Grèce au titre des réparations pour la guerre, qui n'ont toujours pas été payés, alors que la France vient de toucher les ultimes intérêts de la dette de guerre au titre de la guerre de 14-18. Si je cite la guerre de 14-18, c'est que Mme Merkel, concernant la Grèce, a eu l'aplomb de dire que tout cela était de l'histoire ancienne ! Il est vrai que seulement 30 % des Grecs ont été exterminés et que le pays n'a été que détruit lors de l'Occupation…

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