Notre collègue Jérôme Chartier a dit que la mesure proposée par le Gouvernement était très importante. Il exagère, comme d'habitude, parce que si 115 millions c'est très important par rapport à 10 milliards, quel adjectif utiliserait-il si l'on taxait à 50 % ? Victorin Lurel a parlé tout à l'heure de l'enveloppe qui a été donnée à Total aux Antilles, à savoir plus que ce que l'on va prélever : 175 millions de cadeau, contre 115 millions de prélèvement ! Monsieur Chartier, ce que l'on prélève sur Total et les autres n'atteint même pas le niveau du denier du culte. Même les fidèles sont plus généreux que ce que propose l'État, qui devrait porter l'intérêt général.
Mes chers collègues, en un an le cours du pétrole est passé de 70 dollars le baril le 7 juin 2010 à 100 dollars le 3 juin 2011, soit trente dollars d'augmentation. Les entreprises du secteur pétrolier en ont largement profité pour se remplir les poches, qu'elles ont déjà bien garnies. Elles ont réalisé des profits considérables en bénéficiant de la hausse du baril de pétrole. Par exemple, Total a fait 10 milliards de bénéfices sans payer un sou d'impôt chez nous. Je me permets également de rappeler que les entreprises de ce secteur ne répercutent jamais entièrement la baisse du cours du baril sur les prix à la pompe. D'ailleurs, même Mme Lagarde s'est étonnée de voir que lorsque le prix du baril augmente, le prix à la pompe monte tout de suite, alors que quand le prix du baril descend, on ne trouve plus le système pour faire redescendre le compteur à la pompe. J'ajoute que ce sont souvent les mêmes qui possèdent les puits de pétrole et les pompes, c'est-à-dire qu'ils s'en mettent dans les poches de tous les côtés. Le Gouvernement a de la commisération pour les automobilistes et de la compassion pour les pétroliers.