J'ai dit, il faut l'espérer, monsieur Emmanuelli.
La dérégulation financière a conduit à la mise en place d'une véritable économie de casino, et cela depuis le début des années 80, sans rapport avec les échanges réels de biens et de services.
La catastrophe mondiale n'a été évitée qu'avec l'intervention massive des puissances publiques. Il est de notre responsabilité d'agir pour imposer progressivement de nouvelles règles d'un jeu qui a coûté à la collectivité endettements records, destructions massives d'emplois, faillites économiques et drames humains. La crise financière, ce sont 6 000 euros par citoyen de l'Union européenne de dettes publiques supplémentaires et ce sont 7 millions de nouveaux chômeurs sur notre seul continent.
Les transactions financières, qui, à l'origine, permettent une couverture assurantielle des échanges de biens et de services, ont été détournées de leur fonction première. Une part croissante d'entre elles contribue non plus à des activités de production mais bien à des mouvements spéculatifs erratiques d'autant plus difficiles à contrôler qu'ils se font au moyen d'outils de plus en plus sophistiqués, protégés par une opacité empêchant toute surveillance effective des pouvoirs publics. Le système financier représente désormais un volume soixante-dix fois supérieur à l'économie réelle.
Cette situation n'est plus acceptable. De nombreux chefs d'État et de gouvernement s'expriment désormais au plus haut niveau, européen et mondial, en faveur d'une taxe sur les transactions financières mais sans dépasser jusqu'à ce moment le stade des déclarations d'intentions.