Votre texte ne propose rien, ou presque, quant au développement des petits commerçants. Pour accompagner le petit commerce, il faudrait aborder plus sérieusement que vous ne le faites la question du financement de la formation des salariés et de l'apprentissage. Le petit commerce, c'est avant tout l'expression d'un savoir-faire. Il faut se battre chaque jour pour le faire savoir. Le petit commerce, pour peu qu'on lui donne les moyens de se développer, peut permettre de recréer la confiance du consommateur dans un juste rapport qualité-prix.
Le commerce de proximité, on l'a dit, joue un rôle structurant et contribue à créer du lien social. Or vous le mettez en péril en aggravant encore le déséquilibre de notre offre commerciale. En dix ans, madame la ministre, 177 boucheries-charcuteries ont fermé dans le Finistère, sans doute par absence de repreneurs, mais aussi en raison des flux de consommation toujours plus orientés vers la grande distribution. L'érosion du commerce traditionnel est-elle une fatalité pour le Gouvernement ?
Finalement, en pensant défendre une libéralisation vertueuse, vous organisez un jeu concurrentiel bancal et inabouti. On peut douter des effets positifs qu'il aura sur le pouvoir d'achat des Français, et plus largement sur notre économie. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.)