En effet, il nous arrive d'être en désaccord sur la façon dont doit s'appliquer le principe de concurrence, mais s'il y a un domaine où l'on peut mettre la concurrence au service de l'intérêt général, c'est bien celui des réseaux à haut débit. Mais il y a là un paradoxe sidérant ! Car dans ce domaine où la France a besoin de réseaux neutres, ouverts et mutualisés, le projet de loi apporte une vision restrictive, et, je dois le constater à mon grand regret, très étriquée de la mutualisation.
Enfin, dernier principe à suivre : un effort puissant d'investissement public, et ce de trois manières : le soutien à l'investissement privé sur des réseaux neutres et ouverts, en aval des noeuds de raccordement et jusqu'au sein des immeubles ; la réalisation d'une péréquation nationale – le Gouvernement s'y refuse depuis des années – afin de ne pas laisser, dans cinq ou dix ans, une France coupée en deux, où chacun sera du bon ou du mauvais côté selon qu'il y aura du très haut débit ou qu'il n'y en aura pas. La France, monsieur Lefebvre, ce n'est pas seulement Paris ou les Hauts de Seine.