Il y a des boucliers que l'on attend avec impatience. Pour la députée de Toulouse que je suis, il en est ainsi du bouclier de Brennus – on l'a eu cette année et j'en profite pour féliciter le Stade Toulousain. D'autres sont beaucoup moins acceptables, en particulier le bouclier fiscal. Je ne pense pas d'ailleurs qu'il soit très applaudi place du Capitole.
Vous parlez de réforme de l'impôt de solidarité sur la fortune, mais ce mot de « solidarité » veut-il dire encore quelque chose en France ? Plus on gagne d'argent dans ce pays, et moins l'on paie proportionnellement d'impôt.
Pas moins de 30 à 35 % de nos concitoyens se refusent des soins, mais vous ne semblez pas vous en émouvoir. Vous avez perdu tout sens des valeurs, toute échelle de valeur. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Vous mettez autant d'enthousiasme à voter un bouclier fiscal ou à faire semblant de le réformer qu'à décider de conditionner l'aide médicale d'État au paiement par de pauvres gens d'un droit de 30 euros ! Avec mon collègue Christophe Sirugue, nous en débattrons d'ailleurs bientôt avec M. Goasguen.
Vous mettez beaucoup moins d'empressement à revoir les franchises médicales et les dépassements d'honoraires.
Il y a quelques temps, vous avez eu une conduite indigne en me sifflant alors que je posais une question d'actualité. Au nom du groupe socialiste, nous nous sommes battus pour garder les écrits de l'Incorruptible ! Aujourd'hui, j'ai envie de dire que nous sommes revenus 220 ans en arrière : faudra-t-il un nouveau 4 août pour abolir les privilèges ? (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
Je vous demande, en supprimant cet article, de faire un pas vers l'abolition d'une partie des privilèges de certains de nos concitoyens. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)