Mais nous vous demandons de faire de la politique pour tous les Français et non plus seulement pour ce premier cercle de gens fortunés.
Puisqu'il a été démontré qu'il s'agissait d'un nouveau cadeau, je voudrais m'attacher à ses conséquences. Il y a quelques jours, je vous interrogeais sur ces milliers de demi-journées non remplacées dans les écoles primaires de la Seine-Saint-Denis. Vous m'avez fait valoir, monsieur le ministre, qu'une gestion saine des finances publiques était nécessaire. Or, en 2011, la mesure proposée coûtera 300 millions d'euros à l'État. Une telle somme aurait suffi pour faire en sorte que plus une seule demi-journée ne soit pas remplacée dans toute la région Île-de-France.
L'année prochaine, en 2012, nous en serons à 2 milliards, soit l'équivalent de près de quatre années de votre principe de non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux ! Voilà des éléments concrets ! Au moment où vous nous parlez d'un État en cessation de paiements, d'un État qui ne parvient plus à maintenir la sécurité dans nos quartiers, d'un État qui n'arrive plus à assurer l'éducation de ses enfants dans les quartiers les plus difficiles, vous faites miroiter aux plus fortunés de notre pays 300 millions d'économie pour 2011 et 2 milliards pour 2012.
Ce sont ces données que je veux mettre en parallèle aujourd'hui, monsieur le ministre. Je ne veux pas me lancer dans une démonstration de technique fiscale mais simplement vous prouver que nous ressentons durement sur le terrain le cadeau que vous faites. Vous pourrez dire ce que vous voudrez, qu'il faut par exemple une bonne gestion des finances publiques, il reste que vous faites aujourd'hui la politique du premier cercle des donateurs de l'UMP contre ceux qui vivent dans les quartiers les plus défavorisés. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)