On dit souvent qu'on peut tout faire avec une hache, sauf tailler son propre manche. C'est pourtant ce que nos collègues de la majorité essaient de nous faire croire en indiquant que cette réforme aurait le grand mérite d'être financée par ceux qui vont en bénéficier.
On nous présente, en commission et encore ici, l'ISF comme un impôt « catastrophique ». Cela nous rappelle le cynisme de Mme Thatcher lorsque, il y a une trentaine d'années, elle disait qu'il fallait faire applaudir les baisses d'impôt par ceux qui n'en paient pas. Porter le seuil de l'ISF à 1,3 million d'euros va susciter dans la population, pas simplement dans les couches les plus modestes mais dans la classe moyenne, des réactions dont on pourra juger l'importance dans quelque temps.
Je terminerai en disant un mot sur les oeuvres d'art. Il faut bien avouer que notre pays pèse peu, hélas ! dans la création et sur le marché de l'art. Il se passe peu de choses en France, aujourd'hui, chez les galeristes et même chez les marchands. Je vous recommande la lecture de l'ouvrage écrit par deux journalistes, Danièle Granet et Catherine Lamour, sur le marché mondial de l'art : vous verrez que tout se passe à Bâle, Hong-Kong ou New York. Paris compte peu. Cela signifie que même l'exonération des oeuvres d'art n'a pas été très incitative pour développer la création et le marché de l'art.