À ceux de mes amis qui craignent les évolutions proposées, je demande : « Êtes-vous sûrs que la situation actuelle soit si favorable au fonctionnement de notre démocratie qu'il ne faille rien y changer ? » Et à ceux qui, à gauche, rêvent d'une autre réforme, je dis : « Êtes-vous sûrs de vouloir refuser un progrès au nom d'un autre projet, pour l'heure improbable ? »
Tous les votes seront, en la matière, respectables. Cela étant, ceux qui diront « non » aux droits nouveaux accordés au Parlement devront s'en expliquer. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) Ceux qui le feront au nom du statu quo devront expliquer pourquoi ils ont si peu confiance en leur assemblée ; ceux qui le feront au nom du changement devront expliquer pourquoi ils n'ont pas saisi l'opportunité de faire un pas en direction de leur idéal.
La Constitution, mesdames et messieurs les députés, n'est la propriété d'aucun camp politique. Elle appartient à la France. Pour être adoptée, cette réforme aura besoin de réunir une majorité d'hommes et de femmes qui, l'espace d'un instant, seront capables de se rassembler autour d'un compromis dont le succès pourra être revendiqué par chacun et dont la réalisation sera l'oeuvre de tous, dans le seul intérêt de la nation.