Sur tous ces points, la droite, le centre et la gauche se sont engagés ensemble. Je dis à l'opposition que la cohérence voudrait que cet esprit d'union se manifeste jusqu'au bout : on ne peut, d'une main, enrichir le contenu d'un texte, et de l'autre main, voter contre sa mise en oeuvre ! (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
Bien évidemment, parmi les multiples amendements et les priorités distinctes défendues par les uns et par les autres, nous avons dû faire des choix. Nous l'avons fait avec le souci de rigueur qui doit s'attacher à ce texte et avec la volonté de rassembler le plus grand nombre d'entre vous sur l'essentiel.
Mesdames et messieurs les députés, les occasions de réformer la Constitution en profondeur sont rares. Dès lors, il convient, le moment venu, de ne pas se tromper de combat.
En septembre 1973, Georges Pompidou tenta, avec lucidité et courage, d'instaurer le quinquennat, conscient qu'il était des évolutions de notre société. Son projet fut adopté par le Parlement à une courte majorité, mais sa ratification à la majorité des trois cinquièmes du Congrès s'avéra impossible, chacun trouvant de bonnes raisons pour ne pas franchir le pas. Treize ans plus tard, le cycle délétère des cohabitations s'enclenchait et s'achevait dans le sombre épisode du 21 avril 2002.