Monsieur le ministre, après quatre années d'une politique fiscale particulièrement injuste – plusieurs de mes collègues, dont Christian Eckert, l'ont souligné –, le Gouvernement nous annonce, depuis quelques semaines, une réforme de la fiscalité.
Pour les Françaises et les Français qui vivent difficilement les conséquences de votre politique, il était évidemment permis d'espérer une sorte de réparation après ces quatre années d'injustice, notamment dans le domaine de la fiscalité. Malheureusement, ce projet de loi de finances rectificative laisse beaucoup d'espoirs déçus. On ne peut que considérer l'échec de l'ambition, qui semblait être la vôtre au vu des effets d'annonce qui ont précédé sa présentation.Pierre-Alain Muet a démontré tout à l'heure la réalité de cet échec.
Vous n'avez pas su profiter de l'occasion qui vous était donnée, monsieur le ministre, pour corriger la situation sur un certain nombre d'aspects : les services publics, la situation des fonctionnaires, les difficultés rencontrés par les élus locaux pour répondre aux attentes de nos concitoyens.
Pierre-Alain Muet a également évoqué les conséquences de la révision générale des politiques publiques, qui a placé nos services publics devant d'énormes difficultés. Il n'y a pas ici un seul de nos collègues, de droite ou de gauche, qui ne puisse témoigner d'une difficulté à laquelle il s'est trouvé confronté, saisi par ses électeurs ou par les élus de sa circonscription, devant telle ou telle carence des services publics de l'État.
Le 18 mai dernier, nous avons débattu avec vous de la RGPP, sorte de leitmotiv qui revient régulièrement et qui justifierait tous les mauvais coups que vous portez au service public. Vous persévérez dans votre approche idéologique libérale : il faut moins de service public, il faut moins de fonctionnaires, il faut permettre au secteur privé de se développer, de faire sa « laine » sur le dos des citoyennes et des citoyens.