Nous savons que les solutions passent par les eurobonds, par une prise en charge de cette dette par l'Europe, d'une manière ou d'une autre. Je ne vais pas ici entrer dans des détails que je ne maîtrise pas, d'ailleurs ; mais je sais qu'il n'y a pas d'autre voie, sauf à organiser le défaut. Reste que, pour l'instant, nous pratiquons la politique de l'autruche, et la politique de l'autruche n'a jamais débouché sur quelque chose de positif.
J'ai déjà tenu des propos de ce genre il y a quelques mois à cette tribune sans provoquer beaucoup d'intérêt. Monsieur le ministre, je suis fasciné, sidéré de voir avec quelle irresponsabilité tous les dirigeants européens repoussent les décisions – même si l'Allemagne, contrairement au Gouvernement français, semble vouloir impliquer les banques – alors que la catastrophe est pendante, évidente et qu'elle va nous tomber dessus. Ce que je ne souhaite pas : car lorsque la catastrophe arrive, ce n'est pas sur les bénéficiaires de l'ISF qu'elle tombe, monsieur Chartier, mais sur tous les autres : sur ceux dont les salaires sont réduits dans les fonctions publiques, sur ceux dont le pouvoir d'achat ne progresse pas pour cause de rentabilité ou de compétitivité, sur tous ceux qui n'ont pas les moyens de vivre des revenus de leur patrimoine ou de leur capital.