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Intervention de Henri Emmanuelli

Réunion du 6 juin 2011 à 21h30
Projet de loi de finances rectificative pour 2011 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHenri Emmanuelli :

Là est pourtant la véritable différence entre nous et l'Allemagne, cette Allemagne que l'on invoque en tant que de besoin dès que l'on estime que cela peut servir à justifier une politique. Reste que la vraie différence est là et pas ailleurs. Pas un mot là-dessus, c'est-à-dire pas un mot sur la réalité des problématiques de fond, non pas de cette majorité, mais de notre pays !

Je dois vous le dire, monsieur le ministre : c'est un peu lassant de voir défiler les membres du Gouvernement à la tribune sans jamais les entendre aborder le fond et le coeur du sujet. Nous en avons encore eu une démonstration tout à l'heure. Certes, la croissance a été relativement exceptionnelle au premier trimestre ; nous en sommes tous très heureux, mais nous en connaissons tous la raison : déstockages et restockages massifs. Cela durera-t-il ? Nous ne le savons pas. La tendance sera-t-elle confirmée par l'INSEE dans trois mois ? Nous ne le savons pas. Le taux de croissance sera-t-il de 1,9 %, de 2,1 % ou de 2,2 % comme l'institut s'est risqué à le prévoir ? Je l'ignore. Mais ce que je sais, c'est que le recul du chômage se fait au détriment de la qualité de l'emploi. Certes, des emplois supplémentaires ont été créés mais leur contenu n'a pas de quoi nous satisfaire, que nous soyons dans la majorité ou dans l'opposition. Encore serait-il bienvenu que, de temps à autre, un ministre de la République le dise, s'en rende compte, donne le sentiment d'en être conscient. Cela n'a pas été le cas. Tout va bien, la France est excellente, nous a dit Mme Lagarde. Tout juste a-t-elle concédé que la France a mieux résisté que d'autres parce qu'il y a dans ce pays des amortisseurs sociaux, de la redistribution. « N'en déplaise à certains », a-t-elle curieusement ajouté en nous regardant.

Ce n'est pas vers nous qu'il faut regarder en disant cela, mais du côté de M. Wauquiez. C'est lui, et non la gauche, qui a l'air d'avoir un problème avec la redistribution – avec le RSA pour être tout à fait précis. Si la redistribution existe dans l'histoire de ce pays, c'est quand même grâce à la gauche, n'est-ce pas, mon cher ami à la cravate rouge ? Goethe et Platon n'y sont pour rien : c'est le résultat d'une politique…

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