Monsieur le ministre du travail, quelques milliers de personnes ont retrouvé du travail ces derniers mois. Croyez bien que nous nous en réjouissons pour eux, mais votre optimisme me semble aller très loin. Le chômage reste en effet la préoccupation majeure des jeunes de moins de vingt-cinq ans, qui pâtissent, plus que n'importe quelle autre catégorie, de votre politique. Nos jeunes sont aujourd'hui très amers, car ils savent que le taux de chômage des jeunes ne dépasse pas 8 % en Allemagne et aux Pays-Bas ; même en Grande-Bretagne, il n'est que de 15 %.
Nos jeunes, en outre, avec tous les systèmes que vous avez mis en place, aux règles sans arrêt changeantes, se sentent comme des chiens dans un jeu de quilles ; on comprend dès lors leur défiance toujours plus grande à l'égard de ce monde sans avenir que vous leur préparez. Si l'on vous rejetait au motif que, malgré vos diplômes, vous n'avez pas d'expérience, si l'on vous recalait en expliquant que les diplômes ne valident pas les compétences, si l'on vous réduisait à multiplier à l'infini les emplois précaires, les emplois saisonniers, les emplois intérimaires, si l'on vous refusait les stages parce qu'il faut les rémunérer,…