Un premier facteur est l'évolution du nombre de demandeurs d'emploi. Nous avons enregistré une diminution de 42 000 personnes inscrites au premier trimestre, ce qui contribue à alléger le portefeuille de nos conseillers, même s'il y a nécessairement un décalage dans le temps, pour les raisons que j'ai indiquées tout à l'heure. Au cours de l'année 2009, nous avions constaté, au contraire, une augmentation du nombre de demandeurs d'emploi, après trois années de baisse continue du chômage. Juste avant la crise économique et la fusion des réseaux, on comptait un conseiller pour 75 personnes, ce qui n'était pas très loin de notre objectif.
La réduction de nos effectifs pourrait avoir un impact sur la situation des portefeuilles, mais cet effet devrait être atténué par plusieurs facteurs, outre la réduction du chômage. Tout d'abord, la réduction des effectifs concerne principalement les CDD utilisés dans le cadre des CRP et des CTP. Or, le nombre des licenciements économiques est en forte baisse : on devrait compter environ 70 000 entrées dans ces deux dispositifs en 2011, contre 125 000 personnes bénéficiaires en 2010. Par ailleurs, nous avons procédé au transfert du recouvrement des contributions d'assurance chômage aux URSSAF, effectif au 1er janvier 2011. Entre 300 et 350 des 1 300 agents concernés sont maintenus sur une activité proche, telle que le contentieux des actions en cours, mais le reste est en cours de redéploiement dans notre réseau au sein de différentes plateformes, ou bien en contact direct avec les demandeurs d'emploi.
Un rapport de l'Inspection générale des finances vient de montrer que notre service public de l'emploi – au sens large du terme, puisqu'on incorpore les missions locales, les maisons de l'emploi, les services « emploi » des collectivités territoriales ainsi que les effectifs du ministère de l'Emploi – est plutôt moins doté que ses homologues européens, en particulier dans le domaine de l'accompagnement. Nous consacrons plus d'effectifs que l'Allemagne et la Grande-Bretagne aux relations avec les entreprises – 10 % du personnel en France, contre 4 ou 5 % chez nos voisins ; en revanche, si l'on rapporte les effectifs aux demandeurs d'emploi inscrits ou aux chômeurs au sens du Bureau international du travail (BIT), nous sommes bien moins dotés, le rapport étant de 1 à 2, voire 3.