J'ai apprécié la question de Mme Branget sur l'inflation. Avec quelques amis, j'avais créé aux États-unis le club des inflation lovers. La religion du taux d'inflation bas a quelque chose de désolant. Dans les années soixante et soixante-dix, l'inflation a été un moyen formidable d'accès des classes moyennes aux biens durables. Ce moyen avait tenu sous tutelle les marchés financiers : la rémunération versée par les emprunteurs était, en valeur réelle, très faible. Je ne demande pas le retour à cette époque, mais il faut oser se poser la question de niveau d'inflation : après tout, avec un taux d'inflation de 3 %, nous serions peut-être tous beaucoup plus heureux, et l'économie réelle serait peut-être beaucoup plus facile à restructurer.
Oui, monsieur Lesterlin, il faut tenir compte de la destruction de capital, donc essayer de la mesurer, mais il n'y a pas de marché ; il faut bien, donc, que pour les biens naturels nous nous accordions sur un système de prix.
Non, monsieur Boënnec, tout ne peut pas se mettre en équations. Il s'agit de questions éminemment politiques. L'économie est politique. Quant à la « science économique », elle est née du complexe d'économistes qui voulaient se dire aussi scientifiques que les praticiens des mathématiques ! Mais ceux qui connaissent les mathématiques sont pour l'économie politique.
S'agissant du message à faire passer aux citoyens, Éloi Laurent et moi-même avions réalisé un e-book de campagne à l'occasion de l'élection présidentielle de 2007.