L'interdiction avec dérogations est conforme à notre droit et a fonctionné pendant des années. Nous avons supprimé le moratoire qui bloquait le temps long nécessaire à la recherche évoqué par Alain Claeys. Nous avons fait en sorte que les textes puissent être révisés après avoir été évalués. Chaque année, l'Agence de biomédecine établira des comparaisons internationales sur l'état de la recherche sur les cellules IPS et les cellules souches embryonnaires. Chaque année, cet hémicycle sera le théâtre d'un débat sur la bioéthique. Et si nous constatons que vous avez raison, que la loi française pénalise non pas le développement économique et industriel dont parle M. Ménasché, mais les progrès que peut accomplir la science pour sauver l'humanité, alors nous serons toujours à même de modifier la loi.
Aujourd'hui, nous légiférons en fonction de l'état actuel de nos connaissances, comme le rappelait justement Alain Claeys. Et ne laissons pas croire, madame Génisson, que, demain, celui d'entre nous qui fera un infarctus pourrait se mordre les doigts de n'avoir pas complètement ouvert la recherche sur les cellules souches embryonnaires, alors qu'il n'y a aucune expérimentation humaine, sauf une seule aux États-Unis. Ne laissons pas croire que les espoirs à court terme peuvent nous conduire à éliminer les soucis éthiques à moyen terme. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP.)