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Intervention de Marie-Odile Bouillé

Réunion du 25 mai 2011 à 21h30
Bioéthique — Article 23

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-Odile Bouillé :

Chacun mesure bien que la question qui nous est posée par l'article 23 est in fine celle du progrès scientifique, des règles et des moyens que nous mettons à la disposition des chercheurs pour y parvenir.

Dans l'histoire, la question du progrès a souvent fait peur, et elle autorise certains à avancer des théories dramatiques pour justifier de stopper toute recherche. Quand on lit les courriers reçus dans nos permanences, on nous annonce déjà des catastrophes pour l'humanité, ou presque : la recherche sur l'embryon signifie le début de l'eugénisme, le début du clonage humain, etc. Jouer sur la peur du progrès et de la recherche scientifique, c'est une vieille ficelle qui ressort chaque fois que nous abordons un domaine où nos connaissances ne sont pas certaines.

D'autres défendent l'interdiction pure et simple de toute recherche sur l'embryon au motif que les recherches menées depuis 2004 n'ont pas donné de résultat probant. Mais qui pourrait espérer obtenir des résultats en seulement six ans de recherche ? Si nous devions appliquer cet argument aux domaines où les scientifiques n'ont pas encore abouti comme nous l'espérons, nous ne financerions plus la recherche sur le sida, car elle n'a pas abouti à ce jour à un vaccin. L'argument de l'absence de résultat n'est donc pas recevable.

Un autre argument me semble tout aussi infondé : la dignité humaine serait une valeur incompatible avec la recherche sur l'embryon, car celui-ci serait doté de la même humanité que le foetus ou l'enfant né. Chacun devine, bien sûr, qui se cache derrière ce type d'argument et de quelle idéologie il est le fruit.

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