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Intervention de Gaëtan Gorce

Réunion du 25 mai 2011 à 21h30
Bioéthique — Article 20 bis

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGaëtan Gorce :

Sur quel fondement pouvez-vous interdire cela ? J'aimerais que vous me l'expliquiez !

D'ailleurs, il est inutile de crier ; nous sommes en train de débattre calmement. Je suis effrayé par le degré de passion qui est parfois le vôtre sur ce sujet, une passion que je trouve dangereuse, pour ne pas dire, en l'occurrence, morbide. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)

Ce sont les mots que m'inspire votre réaction sur ce sujet ! Nous sommes en train de parler de cas concrets, d'hommes et de femmes qui ont décidé un projet concret. Et je vous demande sur quel fondement juridique et humain vous pouvez décider aujourd'hui que ce projet doit s'interrompre.

Comment pouvez-vous prétendre substituer votre idée de l'avenir de l'enfant à celle que s'en font les parents ?

Pour vous qui êtes des libéraux, qui vous recommandez de la liberté dans la plupart des domaines, comment pouvez-vous à ce point vouloir substituer la décision de la société sur quelque chose d'aussi personnel et intime ? Comment votre conscience ne se révolte-t-elle pas que le projet d'une femme et de son mari ne puisse aller à son terme parce que certains, dans une assemblée, ont décidé, au nom d'un principe général, sans savoir ce qu'est leur vie et ce que sera la vie de l'enfant, que ce n'était pas possible ?

Laissez la mère décider et assumer sa responsabilité ! Quand j'ai décidé, comme la plupart d'entre vous, d'avoir un enfant, j'ai assumé cette décision et ses conséquences. Laissez ces parents assumer les conséquences de leur décision ! Comme le disaient tout à l'heure nos collègues, laissez jouer pleinement, dans ce domaine, la liberté ! C'est le principe qui me paraît le plus évident, face à la question d'humanité qui nous est posée.

Je ne comprends pas que l'on puisse s'y opposer, sachant que nous ne posons même pas une règle mais que nous offrons simplement une possibilité, en faisant sauter une interdiction. Ces femmes ne sont-elles pas mieux placées que nous pour dire s'il faut que leur projet aille à son terme ou non ? Ne sont-elles pas dans la situation personnelle, familiale, sociale concrète qui leur permet d'en décider et d'en juger ? Pourquoi la mère serait-elle irresponsable au point de décider d'avoir un enfant alors qu'elle ne pourrait pas l'élever dans des conditions psychologiques, sociales ou matérielles qu'elle juge favorables ? Pourquoi est-ce nous qui devrions en décider, de façon générale ? Je ne le comprends pas et je souhaite que nous ayons ce geste d'humanité, en faisant confiance à la responsabilité du parent qui reste, et qui est celle des deux parents, car la décision aura été prise en commun.

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