C'est en effet de cela qu'il s'agit.
Comment voulez-vous, disais-je, qu'une femme, qui a eu un projet parental avec quelqu'un qu'elle aimait, puisse donner à un couple tiers un enfant qu'elle aurait voulu élever elle-même ?
Ce n'est donc pas cette solution qui sera retenue. En réalité, l'embryon sera détruit. Comment admettez-vous cela, vous qui souhaitez, précisément pour éviter cette situation, limiter les embryons surnuméraires ? Après le vote de la loi de 1994, j'ai reçu un certain nombre de témoignages à ce sujet. Je pense notamment à une lettre émouvante d'une personne de Montpellier qui était exactement dans ce cas.
Vous choisissez cette solution alors que la totalité des problèmes a été réglée ! En effet, ce n'est pas une obligation, mais une liberté individuelle qu'on laisse à une femme après la période de deuil.
Je vous demande à tous, mes chers collègues, sur ce dossier dont nous avons déjà discuté en commission, de bien réfléchir. En effet, si la disposition est retirée lors de cette deuxième lecture, ce sera exactement le même scénario qu'en 1994 ou en 2004 et des personnes – peu nombreuses, il est vrai, mais le diagnostic pré-implantatoire, sur lequel on légifère, concerne lui aussi très peu de cas aujourd'hui à l'échelle du pays – vont se retrouver dans des situations impossibles. En effet, alors que la vie était présente et qu'un enfant issu du conjoint décédé pouvait voir le jour, vous aller demander à ces personnes de le détruire.