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Intervention de Catherine Génisson

Réunion du 25 mai 2011 à 21h30
Bioéthique — Article 20 bis

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCatherine Génisson :

À la suite des propos tenus par notre collègue Mme Aurillac et par le président de notre commission spéciale, je m'exprimerai à mon tour très sobrement.

Je l'avais dit en première lecture : en ce qui me concerne, j'ai évolué par rapport à la révision des lois de bioéthique de 2004. À l'époque, Mme Aurillac avait déjà mené ce combat. Pour ma part, je m'interrogeais beaucoup. Je me demandais s'il était opportun, pour la mère concernée – et, ensuite, pour l'enfant à naître –, de soutenir cette proposition. N'aurait-on pas ainsi deux personnes malheureuses ensemble ?

Mais, vous l'avez très bien dit, madame Aurillac, c'est un projet de vie et de famille qui s'interrompt de façon dramatique et brutale. Dès lors, compte tenu de la force de ce projet de vie, qui a été construit avec difficulté – on est quand même dans le cas très particulier d'un embryon qui existe, qui est le fruit d'une volonté et d'un désir communs, qui est l'expression très forte d'une demande de vie de famille –, je crois qu'il faut savoir être à l'écoute.

Cela est d'autant plus vrai que, comme vous l'avez également souligné, la possibilité ouverte par cette disposition est très strictement encadrée. Pour des raisons évidentes, la décision ne doit pas être prise immédiatement après la période de deuil, car il ne faut pas que ce soit un enfant « thérapeutique ». Après une certaine période – dix-huit mois –, on peut estimer que la mère peut commencer à imaginer un autre projet de vie. (Murmures sur les bancs du groupe UMP.)

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