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Intervention de Annick Girardin

Réunion du 25 mai 2011 à 15h00
Questions au gouvernement — Politique maritime

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnnick Girardin :

Madame la ministre de l'écologie, du développement durable, des transports et du logement, le 3 novembre 2009, je soulignais dans cet hémicycle le manque d'ambition de la politique maritime de la France et réclamais la mise en place d'une véritable stratégie dans ce domaine. Depuis, et malgré le Grenelle de la mer et le Livre bleu, les acteurs économiques de ce secteur sont toujours en attente d'une « dynamique mer », d'autant que, grâce à ses collectivités d'outre-mer, notre pays dispose du deuxième domaine maritime mondial.

Je le réaffirme aujourd'hui : la mer fournira à notre pays l'opportunité de se forger un grand destin économique, énergétique et scientifique. Aussi la France doit-elle impérativement se donner les moyens de relever ce grand défi du XXIe siècle.

Or, au-delà des discours, nous n'avons pas constaté sur le terrain la traduction concrète d'une volonté de développer, d'exploiter et de valoriser l'ensemble des ressources liées à la mer. On ne sent pas le vrai défi que d'autres pays beaucoup plus actifs ont déjà commencé à relever. La France, en ce domaine, prend un retard considérable et les porteurs de projets se tournent déjà vers d'autres pays plus entreprenants.

Il est donc urgent d'agir, d'autant que certains territoires ultramarins sont en grande difficulté, à l'image de Saint-Pierre-et-Miquelon qui traverse une crise économique profonde et qui, pour retrouver une perspective économique viable, a besoin, avant tout, d'un bilan de ses atouts et d'un véritable inventaire de ses richesses maritimes.

Je ne vous parle pas uniquement de pêche traditionnelle, mais aussi de bactéries marines, de plancton, d'algues ou encore d'aquaculture et d'énergie marine. Tous ces domaines de recherche sont complémentaires et contribueraient à une solution globale, intégrée dans un processus de redémarrage économique pour l'archipel.

Saint-Pierre-et-Miquelon et l'ensemble des collectivités d'outre-mer doivent constituer des pôles de recherche, d'expérimentation et de développement des technologies qui participeront à la construction de l'avenir énergétique et économique de notre pays.

Madame la ministre, un pas important sépare le statut de détenteur du deuxième domaine maritime du monde et celui de deuxième puissance maritime mondiale. Votre gouvernement a-t-il l'ambition nécessaire pour franchir ce pas ? (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe SRC.)

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