Mme Fraysse soulève une question délicate. Nous avons évoqué tout à l'heure la possibilité de développer les dons entre vivants, avec les dons croisés. Nous abordons ici la question du don post mortem. Lorsque la famille est avertie, bien souvent, il y a refus, parce qu'elle se pose la question de savoir ce qu'aurait voulu l'enfant, le fils, le père, malgré ce consentement présumé.
Il faut donc en rester à un registre du refus pour éviter toute confusion liée au sort de ceux qui seraient absents des deux fichiers.
Au-delà, cet amendement est l'occasion de mettre l'accent sur la nécessité l'information. Nous devons sensibiliser, communiquer, faire en sorte que le sujet soit abordé en famille même s'il est délicat et qu'on ne l'évoque pas aussi facilement que d'autres sujets au petit-déjeuner.
Aujourd'hui, la majeure partie de la population sait qu'il faut manger cinq fruits et légumes par jour. Il faudrait arriver à un semblable résultat et faire en sorte que 100 % des Français sachent que le refus doit être notifié dans un registre et qu'à défaut, le consentement est présumé. Pour cela, il s'agirait d'informer dans les écoles, dans les collèges, dans les lycées, à l'occasion des journées de citoyenneté.
L'Agence de biomédecine a mené plusieurs campagnes d'information, intéressantes du reste. Mais il faut aller au-delà avec des campagnes d'envergure, grand public, sur les grands médias nationaux, sur les chaînes publiques.
Le don d'organes pourrait devenir une grande cause nationale au même titre que la sécurité routière – je ne ferai pas de polémique ce soir –, le plan cancer ou le plan Alzheimer. Il nécessite réellement cet investissement, compte tenu des enjeux humains auxquels il renvoie : 14 000 personnes attendent une greffe, plusieurs centaines meurent chaque année, faute d'avoir pu recevoir un organe à temps. Bien sûr, la greffe n'est pas une solution miracle, il faut pouvoir être soigné par d'autres moyens. Mais il faut absolument informer, sensibiliser, communiquer. C'est l'occasion de le rappeler. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)